République Corporatiste Adreane
Adrea était une planète prospère qui arrivait au milieu de sa seconde révolution industrielle. L'électricité alimentait depuis peu les grandes villes de ce monde et les premières stations radio voyaient le jour. Cette récente technologie fut utilisée par les astronomes pour essayer de capter d'éventuelles ondes radios émises par des étoiles.
Les scientifiques s'attendaient à relever des harmoniques provenant des étoiles ou alors un bruit aléatoire. Ils furent stupéfaits d'observer des courbes régulières entremêlées avec des courbes ayant une forme qui semblait aléatoire tout en étant très nettes. Le schéma était évident : il s'agissait d'information transportée par voie hertzienne. Une simple radio fut branchée au radio télescope. Le résultat fut saisissant, ils entendirent une musique. Un morceau ressemblant à de la musique classique sans être identifiable. A la fin du morceau, une voix prit la parole pour annoncer les nouvelles du jour. Les chercheurs pensèrent être tombés sur une station de radio, mais aucun des noms cités sur cette chaîne ne leur était connu. Ils cherchèrent alors la source s'attendant à être redirigée vers une lointaine station à l'autre bout du monde. Mais c'est bien plus loin que cette recherche les entraîna puisque le signal était émis depuis Jenea, planète du même système qu'Adrea, trop loin pour être observée correctement.
La communauté scientifique commençait à peine à imaginer qu'on pourrait un jour voyager dans l'espace qu'il leur fallait déjà résoudre ce problème. Ils décidèrent d'envoyer un puissant signal sur la même fréquence pour s'annoncer. Le message était bref, il contenait la position de leur planète (4ième en partant du centre), des salutations ainsi que l'expression du désir de prendre un contact pacifique.
Le message de réponse arriva 3 jours plus tard sur un canal différent.
"Le peuple de Onas est heureux de prendre contact avec vous. Votre émission a été reçu par tous les postes radio recevant notre chaîne nationale, nous utiliserons ce canal pour plus de sécurité."
La planète Jenea était en réalité habitée et appelée Onas. Le contact radio fut établi, des découvertes technologiques furent partagées entre les deux mondes qui ne maîtrisaient pas le voyage spatial.
Pendant presque 50 ans, le contact radio fut maintenu, les deux mondes désirant au final former une alliance. Motivés par cette perspective, ils lancèrent leurs programme spatial avec pour objectif de se rencontrer.
Le grand jour arriva : le "vaisseau" des Adreans fut achevé et envoyé vers Onas. Dix mois de voyage étaient nécessaires dans des conditions de vie précaires. Le vaisseau avait pour équipage douze des membres de l'élite intellectuelle d'Adrea. L'un d'eux, l'ambassadeur Esteb serait l'intermédiaire entre les deux mondes pour Adrea. Au terme de ces dix longs mois seuls onze des membres d'équipage avaient survécu, le vaisseau ayant été endommagé lors de la traversée de micro débris d'astéroïdes. Le vaisseau n'était plus en mesure d'effectuer la descente dans l'atmosphère de Onas. Heureusement les 4 mois entre l'incident et l'arrivée du vaisseau avaient permis aux Onandiens de préparer une mission de récupération en partenariat à distance avec les ingénieurs Adreans.
La délégation fut donc reçue sur le sol d'Onas en toute sécurité. Ce fut le début de grandes fêtes sur les deux mondes.
Les techniques furent perfectionnées, des transports réguliers se faisaient maintenant entre les deux planètes et la recherche spatiale poussait plus loin l'investigation dans le système jusqu'au jour où fut découvert la porte. Du moins ils supposaient que ça en était une. L'étude de cette structure entraîna rapidement de grands progrès. Les deux mondes envoyèrent de quoi construire des centrales d'énergie pour tenter de faire fonctionner la porte.
Près de cinquante années plus tard, les deux mondes étaient dirigés par un gouvernement commun présidé par le jeune Aschan, arrière petit fils de l'ambassadeur Esteb. Le projet d'étude de la porte allait enfin aboutir, après de nombreuses tentatives infructueuses les chercheurs avaient déterminé l'énergie nécessaire à l'activation et assemblé les structures nécessaires à sa production. Le décryptage des ordinateurs de l'ancienne structure avaient fourni quelques adresses à composer.
La première ouverture fut un spectacle époustouflant. Une lumière comparable à une seconde étoile provenait de la surface miroitante de la porte. Sans perdre un instant la sonde fut envoyée. A peine 10 secondes d'image montrant une géante de gaz couleur rouille puis plus rien, plus aucun signal. la porte se ferma presque aussitôt par manque d'énergie.
Par chance les essais suivants furent plus fructueux. Sur 40 adresses, 6 menèrent vers des mondes habités et développés capable de communiquer.
Les négociations commencèrent et un accord de paix, de partage et de commerce fut signé. Les mondes étaient sous la nouvelle bannière de l'O.P.U. (Organisation des Planètes Unifiées), prolongation de l'alliance entre Onas et Adrea.
La toute jeune OPU connut une période d'essor sans précédent en partageant les cultures et technologies des nouveaux mondes. La mise à niveau permit alors une expansion plus rapide. La découverte de l'hyperespace sur l'un des nouveaux mondes accéléra encore les choses. Dans le même temps, l'exploration par la porte allait de plus en plus loin et de plus en plus de mondes se ralliaient à l'OPU pour profiter de l'immense réseau de partage. Mais tout n'était pas rose, puisque la rapide expansion ne permettait pas de contrôler tout le trafic spatial. la contrebande s'installa, la corruption et les intrigues politiques devenaient monnaie courante.
Une institution chargée de la régulation commerciale fut mise en place. La Guilde du Commerce était chargée d'optimiser et de contrôler les échanges entre les mondes de l'OPU.
Une nouvelle région de l'espace fut découverte à travers la porte, un groupe de nations organisées en un régime féodal : les Domaines Ducaux. Ces derniers refusèrent de se lier à l'OPU et furent plus tentés de conquérir et de se partager les mondes la constituant.
Fort heureusement avant que des hostilités ne soient ouvertes, l'OPU fut mis en contact avec le peuple Zetran, largement supérieurement militairement. Ce nouvel équilibre préserva la paix.
Au fil des années, le prestige de l'OPU fut cependant mis à mal par l'importante corruption qui la rongeait de l'intérieur jusqu'à toucher ses plus éminents dirigeants. À la suite d'une énième série de scandales politiques mettant en cause des détournements de fonds massifs dans le programme militaire commun, plusieurs mouvements d'insurrection éclatèrent au sein de l'Organisation. Les échanges commerciaux s'en trouvèrent perturbés et les grandes corporations de l'OPU accusèrent l'élite dirigeante d'être devenue une caste cloisonnée, isolée du peuple et œuvrant pour ses seuls intérêts.
Tandis que la guerre contre les Machines faisait rage, l'une de ces corporations majeures connue sous le nom de Striker Industry s'empara, via la technologie à sa disposition, de nombreux vaisseaux construits par l'Intelligence Artificielle hostile. Striker Industry, soutenue par une écrasante majorité de la population civile, proclama alors le renversement des politiciens corrompus de l'OPU et déploya la flotte usurpée contre Adréa en l'an 15.482 TSU. Au cours de la bataille, ces mêmes politiciens tentèrent de prendre la fuite à bord du vaisseau de faction, l'Okadess, qui fut finalement abattu sans faire de prisonniers. L'OPU est abolie en même temps que ses principales institutions la même année.
Striker Industry mis alors en place un gouvernement de transition et exprima son désir de rebâtir une société basée sur la défense des intérêts des citoyens et le bon fonctionnement des échanges commerciaux, la flotte volée à l'Intelligence Artificielle fut détruite en signe de paix envers les autres grandes factions.
La République Corporatiste Adréane (R.C.A) fut fondée en 15.489 TSU. Son fonctionnement reprend en partie la base idéologique de son prédécesseur OPU, l'importance de la démocratie et de l'écoute des peuples gouvernés est réaffirmée. Le marché est également libéralisé pour stimuler l'économie, satisfaisant ainsi aux exigences des grandes corporations ayant soutenu l'insurrection contre le régime antérieur. Ces dernières se voient également dotées d'une partie du pouvoir décisionnaire avec la création d'une « Chambre du Consortium » censée défendre l'intérêt des grandes entreprises et tempérer les excès et les dérives de « l'Assemblée de la République » démocratiquement élue par les citoyens, pour éviter que les erreurs du passé se répètent.
Domaines Ducaux
Antaris était un monde particulièrement inhospitalier, non en raison de ses caractéristiques naturelles somme toute favorables à la vie humaine, mais du fait de l'activité de sa population. Les nations primitives de modèle féodal qui s'y trouvaient avaient, en effet, toujours consacré leur temps à se livrer des guerres impitoyables pour l'honneur et la gloire, sans retenue ni paix durable. La situation n'avait fait qu'empirer avec la redécouverte de l’électricité dont on pensait pourtant l'usage perdu à jamais. Les différents pays d'Antaris s'étaient alors lancés dans une course à l'industrialisation effrénée, et la lutte pour le contrôle des matières premières avait débouché sur un immense conflit n'épargnant aucun d'entre eux. L'un de ces pays sorti finalement vainqueur de la guerre mais ne trouva plus qu'un monde désolé et exsangue à administrer. Fort heureusement pour la jeune nation antarienne, les technologies inventées durant le conflit pour bombarder ses ennemis à longue distance lui permirent bientôt de se projeter dans l'espace.
En quelques années, le peuple Antarien fut capable d'envoyer de petits satellites rudimentaires explorer son système solaire. Ils tombèrent alors sur un champ d'astéroïdes qui s'avéra après étude être en fait constitué d'une multitude d'appareils humains détruits ou fortement endommagés. Cette découverte raviva les anciennes croyances antariennes en un peuple divin vivant parmi les étoiles avant d'être balayé par l'obscurité. Très vite et malgré quelques premières tentatives infructueuses, des missions d'exploration habitées permirent de se rendre sur les lieux et de ramener sur la planète divers débris ainsi que quelques modules informatiques semi-fonctionnels. L'étude de ces reliques fit bondir les connaissances aérospatiales de leur civilisation de plusieurs années en avant et en une décennie à peine les premiers « astronefs » antariens furent lancés. Capables d’accueillir un équipage humain de bonne taille durant plusieurs mois sans ravitaillement, ces appareils étaient surtout les premiers du genre à recourir à la technologie du voyage hyperspatial grâce aux calculateurs retrouvés dans les épaves puis sommairement reproduits par une société antarienne alors en pleine effervescence.
La « flotte » mit aussitôt le cap sur le système solaire le plus proche dont on suspectait fortement qu'il soit doté d'au moins un monde habitable qui pourrait être colonisé et exploité. Quelle ne fut pas la surprise des équipages lorsqu’à leur arrivée à proximité de la planète, ils tombèrent sur une autre flotte d'un niveau technologique comparable au leur, qui ouvrit le feu sans sommation. Inférieure en nombre, la flotte antarienne répliqua avant de se réfugier en hyperespace lorsque trois de ses bâtiments furent détruits. Tandis qu'Antaris augmentait drastiquement le nombre de ses vaisseaux et que la planète désormais connue sous le nom de «Selenyon » développait la technologie du voyage hyperspatial à son tour grâce aux restes de la première bataille, une troisième nation récemment entrée dans l'ère spatiale fit son apparition, suivie d'une quatrième quelques années plus tard.
La zone spatiale toute entière dans laquelle évoluaient ces peuples se trouvait être un ancien pôle majeur de l'Empire Lanthanien, lequel recelait de ruines et d'épaves qui permirent, chose rare, à de nombreuses planètes d'évoluer simultanément à un niveau technologie équivalent. Au final, neuf mondes distincts parvinrent à voyager dans l'espace avant qu'un autre vienne les asservir, et se livrèrent bientôt bataille pour le contrôle de la région. Les premières années de guerres furent terribles, à l'aide de la technologie lanthanienne les vaisseaux évoluèrent bien plus rapidement que les systèmes de défense planétaire et les nombreux raids organisés par les belligérants se soldaient immanquablement par des pertes humaines et matérielles colossales. Entraînés dans leur course à l'armement et au pouvoir, les « Neuf Mondes » se tournèrent rapidement vers les autres planètes habitées proches de leurs positions mais non encore parvenues à l'ère spatiale. Ils y imposèrent bien vite leur domination par la force et réduisirent les populations locales en esclavage dans les chantiers spatiaux et industries d'armement qu'ils construisirent sur place. Cette situation perdura une vingtaine d'années, chacun des Neuf ayant asservi de trois à dix planètes à l'apogée du conflit.
Les choses évoluèrent lorsque les Neuf, en pleine campagne d'extension territoriale, tombèrent sur les mondes attachés à l'OPU. Il y découvrirent des sociétés spatiales fortement industrialisées, disposant déjà d'une technologie évoluée, mais peu armées car prônant la paix et la démocratie. Une aubaine que saisirent rapidement trois des puissances féodales pour les envahir, accroissant ainsi fortement leur puissance sans rencontrer de résistance notable. Jusqu'à ce que l'OPU réagisse et soulève une force armée commune en vue de défendre son territoire. Coordonnée, d'un niveau technologique supérieur et surtout nombreuse, la flotte des Planètes Unies représentait une menace trop importante pour chacun des « Trois » pris isolément. Ils se retirèrent alors du conflit des Neuf et unirent leurs forces contre l'OPU. Ainsi ligués, les Trois mirent en déroute la flotte de l'OPU et s'assurèrent plusieurs victoires qui leur permirent de s'emparer de davantage encore de mondes de l'Organisation dont certains leur conférèrent une assise militaire et industrielle plus importante que jamais. Toutefois, face au danger, l'OPU mit à contribution ses fortes ressources financières et économiques pour se doter de nouvelles lignes de défense qui rendirent impossible la poursuite de l'annexion de nouveaux mondes membres de l’Organisation par les ducs.
Plutôt que de risquer l'enlisement dans un conflit incertain contre l'OPU, les Trois reportèrent leur attention sur leurs adversaires premiers, les autres mondes féodaux, qui continuaient à se livrer bataille. Forts de leurs capacités industrielles nouvellement acquises et des technologies dérobées à l'OPU, les ducs maintinrent leur alliance et c'est sous une bannière commune, celle d'un blason comportant trois hexagones de taille identique représentant les trois Duchés, qu'ils déversèrent leur armada contre leurs anciens rivaux. Prises au dépourvues, dépassées à tous les niveaux par cette attaque, les autres puissances féodales ployèrent rapidement sous la violence de l'assaut et furent asservies en une année à peine. Savourant cette victoire et réorganisant les territoires féodaux qui prennent officiellement le nom de « Domaines Ducaux », l'influence des Trois est cependant mise à mal sur ses frontières alors que l'OPU se réorganise et constitue une seconde flotte, bien plus imposante que la première. Des tensions entre les seigneurs dirigeants apparaissent autour de la marche à suivre pour solutionner ce problème, et c'est finalement le Duc d'Antaris, Halar Zhelth dit « Sombre-Lune », qui trahit le premier ses deux pairs et leur impose d'entrer en vassalité sous son autorité, en échange de la préservation de leurs vies et de leurs titres. Ceux-ci acceptent et la bannière des Domaines Ducaux évolue une nouvelle fois pour marquer la supériorité de l'un des Duchés sur les deux autres.
Apprenant la construction d'un gigantesque vaisseau capital en orbite d'Adréa, Sombre-Lune ordonne sa capture, et qu'à cette fin soit utilisé l'Abgnarr, vestige Lanthanien fortement endommagé trouvé dans les premiers temps des explorations antariennes. Reconstruit dans la mesure du possible et armé de la même manière par les ingénieurs vassaux, le vaisseau mère des puissances Ducales conduit une offensive qui vise à s'emparer du gigantesque navire de guerre en construction autour du monde central de l'OPU. A l'issue de plusieurs diversions qui visent à diviser les forces de l'Organisation en différents points de ses frontières, l'Armada Ducale passe à l'attaque et enfonce les lignes adverses aux défenses désormais trop disséminées pour résister à la charge. La flotte parvient bientôt à proximité d'Adréa et engage un combat titanesque quoique jugé gagné d'avance. Cependant, à la stupeur générale des amiraux Ducaux, le vaisseau capital OPU, pourtant incomplet, est mis en service dans l'urgence et se décroche de ses docks. Sa propulsion défaillante et son blindage imparfait ne l'empêchent pas de tirer à pleine puissance dans les rangs des attaquants et d'y semer la confusion. C'est finalement l'Abgnarr lui-même qui s'avance à sa rencontre et engage le combat des deux géants. L'affrontement historique se solde par une victoire du vaisseau mère Ducal profitant des failles dans le blindage de son adversaire. Il ressort cependant endommagé de la confrontation et la destruction de son équivalent OPU marque l'échec de la mission originelle, l'Armada Ducale saute en hyperespace et se réfugie sur son territoire avant d'être prise en tenaille par les forces des Planètes Unies qui se rassemblent.
Estimant que la campagne était tout de même un succès, puisqu'elle avait permis la destruction du principal vaisseau OPU au cœur même du territoire de l'Organisation, les Ducaux remarquèrent qu'un tir de plasma avait endommagé leur Blason sur la coque de l'Abgnarr, brisant deux angles de l’hexagone inférieur. Ils décidèrent de conserver leur étendard en l'état, en souvenir de cet assaut réussi mené contre le centre nerveux de l'OPU et pour honorer la mémoire de leurs hommes -de noble naissance- morts durant ces combats.
Mais alors que les Domaines célébraient cette victoire, un comte invité à la réception donnée au Palais par Sombre-Lune pour l'occasion en profita pour trahir le dirigeant auréolé de gloire. Fou de rage après avoir perdu ses trois fils lors de la bataille d'Adréa, il poignarda le souverain dans le dos à deux reprises avant d'être stoppé par la garde. Les deux coups de couteau, mortels, laissèrent deux plaies béantes dans le blason immaculé des Domaines représenté sur la cape de Sombre-Lune, lesquelles se teintèrent bientôt de rouge. La même année deux colonies clés du Domaine d'Antaris furent perdues, l'une emportée par l'embrasement soudain d'une étoile proche en supernova, l'autre ravagée par un accident nucléaire survenu sur un site d'expérimentation militaire. Les deux catastrophes coïncidant avec l'assassinat de Sombre-Lune par l'un de ses vassaux firent dire à certains qu'il s'agissait de la réalisation d'une ancienne prophétie antarienne, laquelle voulait que « Quand de la main du félon coulera le sang du Royaume, le chaos portera son attention sur notre monde pour le meurtrir de ses crocs ».
Cette croyance fit de l'assassinat de Sombre-Lune la raison de la survenance des deux catastrophes et fonda l'idée selon laquelle tout vassal portant atteinte à son seigneur attire sur lui et sur les Domaines Ducaux tout entiers malheur et désolation. C'est sur ce principe toujours en vigueur aujourd'hui que les Ducs réaffirmèrent la sacralité de leur gouvernance et le devoir absolu d'obéissance de tous leurs vassaux, serviteurs et esclaves, sans que ce devoir soit remis en cause quelque soit le sacrifice exigé par leurs ordres. Un principe rappelé à chacun sur l'emblème même des Domaines, marqué pour toujours des deux cicatrices de Sombre-Lune.
Dominion Zetran
La planète Zetra n'est pas des plus accueillantes. Les Zetrans ont eu le malheur d'avoir pour planète d'origine ce monde inhospitalier et dangereux. On y trouvait les pires créatures que l'ont puisse imaginer, la nature poussant aux extrêmes limites l'évolution pour la survie. Les Hommes de ce monde ont du faire preuve d'intelligence pour survivre et se développer. La plus terrible intelligence qui soit. Froids et méthodiques, après avoir vaincu leur environnement, ils ont commencé à se battre entre eux pour les ressources de base. Des dizaines de nations sur ce mondes sont nées et mortes en quelques siècles.
C'est finalement l'invention d'un gaz capable d'annihiler tout comportement individualiste qui a fait remporter la victoire à l'une des nations de ce monde. Les historiens de Zetras jugent cet évènement comme un mal pour un bien puisque cela a permis l'unification de la planète, la paix et la conquête spatiale. A la tête d'un peuple constitué d'hommes dépouillés de leur volonté propre et d'hommes ayant peur de le devenir, des intellectuels froids ont lancé la colonisation du système mère. Cependant les distances entre les étoiles rendait impossible pour leur niveau technologique l'expansion vers d'autres étoiles.
C'est au milieu de cette période que la rébellion menée par le capitaine Idar, dirigeant des sections d'assauts, a finalement renversé le pouvoir après des décennies d'infiltration. Devenu chef politique du régime transitoire vers un système fédéral mondial, sa première action fut de faire exécuter tous ceux ayant travaillé sur la formule du gaz "zeptium" et de détruire toutes les installations travaillant à son élaboration et développement. Tous les documents de cette arme qui avait tenu le peuple dans l'asservissement depuis des décennies furent détruits à jamais. Il s'en trouve toujours certains pour croire que des traces ont survécues quelque part.
Le mal était déjà fait, environ 20% de la population avait déjà été victime du gaz sous l'ancien régime. Une course à l'antidote fut lancée mais cette course était perdue d'avance car beaucoup des "touchés" mourraient prématurément de lésions cérébrales.
Le système fédéral fut mis en place et c'est Idar qui fut plébiscité pour devenir le président de la nouvelle nation Zetran. Après avoir détruit les derniers vestiges du sombre passé de ce monde, il continua l'exploration spatiale de son propre système. Toutes les découvertes spatiales venaient appuyer les prévisions des astronomes et physiciens jusqu'au jour où quelque chose d'incroyable fut trouvé.
Caché derrière la "géante de rouille", une structure colossale fut découverte par une mission d'exploration. Un anneau de métal de plus de 4km de diamètre flottait dans le vide de l'espace. A la vue des premières images de cette structure, un frisson traversa le dos des chercheurs. Depuis longtemps l'hypothèse d'une vie ailleurs dans l'espace engendrait de vifs débats au sein de la communauté scientifique, mais il n'y avait plus matière à débattre : la preuve était là. Des centaines de vaisseaux furent construits pour aller vers la porte et monter une base avancée. La structure même de la porte était une immense base. Des couloirs, entrepôts, un hôpital, un petit spatioport, des salles de contrôle : toutes ces salles dans la porte semblaient conçu pour des hommes. la structure fut étudiée en profondeur et bien que son fonctionnement restât un mystère, des hypothèses farfelues quant à son utilité fusaient dans tous les coins; la plus appréciée étant celle d'une porte vers un autre monde. De grands progrès scientifiques découlèrent de cette découverte, non pas en étudiant la technologie de la structure qui restait insondable mais parce que aller si loin dans leur système avait considérablement augmenté leurs aptitudes au voyage spatial.
Quinze années après la découverte de la structure, une chose encore plus surprenante que sa découverte se produisit : la structure s'activa. Toute l'installation trembla pendant de longues minutes à tel point que les chercheurs basés sur place crurent que la structure s'effondrait. Puis le flash survint. Une lumière aveuglante se forma au coeur de l'anneau. Quand la lumière se dissipa, la porte car s'en était à coup sûr une était ouverte et présentait comme passage un immense disque miroitant. Tous les chercheurs stupéfaits fixaient le lent mouvement presque hypnotisant de la surface bleutée. Un objet en sorti à grande vitesse et s'arrêta presque aussitôt. Personne n'eut le temps de comprendre de quoi il s'agissait qu'un coup de laser fut tiré et détruisit l'objet. La porte se ferma immédiatement laissant la scène dans le noir et le silence.
L'étude de l'objet démontra qu'il s'agissait d'une sonde très sophistiquée mais de technologie relativement similaire à la leur. Manifestement il existait une forme d'intelligence ailleurs dans l'univers capable d'utiliser une technologie dont ils n'avaient en quinze année strictement rien compris. Cette forme d'intelligence avait l'avantage sur eux de savoir où ils se trouvaient.
Idar, alors ministre des affaires spatiales exposa alors ses craintes au nouveau président. Tous avaient vu sous l'ancien régime la cruauté dont avait été capable une poignée d'hommes face à leur propre peuple. Il n'osait pas imaginer le sort que leur réserverait de parfaits inconnus qui, de surcroîts seraient largement supérieurs à eux technologiquement. L'imagination des généraux s'enflamma. Peut être existait il une civilisation spatiale régnant sur des milliers de mondes venant leur discuter le droit de posséder celui là, ou même le droit d'exister. Peut être leur sort serait l'esclavage ou l'expérimentation ou bien une mort atroce et inhumaine...
L'ampleur de l'incident ne permit pas de garder le secret, en effet l'ouverture de la porte avait illuminée la face noire de la "géante de rouille" alors bien visible dans le ciel. Des centaines de civils travaillaient sur le projet et les fuites partaient de partout.
La frénésie et la peur s'empara de la planète. Il fut décidé de désassembler la porte en grands éléments de sorte que personne ne puisse la franchir. La peur était la plus grande motivation qui soit, elle avait donné un but commun à tout un peuple : survivre. Les lunes du système furent intensivement exploitées, les plus grands ingénieurs furent formés ayant un budget de conception illimité. L'un d'eux avança l'hypothèse que si les portes avaient cette dimension colossale c'est que des vaisseaux d'au moins cette taille existaient. D'autres certainement plus gros n'empruntaient pas les portes et voyageaient de façon conventionnelle, ce qui laissait à penser que même sans porte fonctionnelle ils ne faisaient que gagner du temps.
Ce temps fut mis à profit. en à peine 10 années, un vaisseau de 30km de long tout juste capable de franchir la porte fut construit. Il était épaulé de deux croiseurs de combats tout aussi lourdement armés de 20km de long, de quatre bombardiers de 8km et de seize vaisseaux transporteurs de chasseurs capable d'embarquer en tout plusieurs milliers d'unités. Trois autres flottes de même taille étaient en construction dans les nouveaux chantiers spatiaux répartis dans le système qui était devenu une immense usine de vaisseaux. Dans le même temps de grandes recherches dans la génétique avaient débouchés sur un soldat créé de toute pièce, véritable force de la nature si cette expression a encore un sens. Ces hommes ne sont pas considérés comme tels puisque étant le fruits de l'industrie, n'ont pas été développés avec une personnalité propre.
Après que la première flotte soit achevée d'être équipée, la porte fut réassemblée. Les recherches menées sur les différents éléments ont révélé le fonctionnement de cette dernière et les scientifiques ont été capable d'extraire les coordonnées de l'appel reçu. Préférant jouer de leur effet de surprise, les Zetrans ouvrirent la porte et y engouffrèrent leurs 23 vaisseaux faisant passer le plus grand en premier pour couvrir l'arrivée des autres.
De l'autre côté de la porte, il n'y avait rien. Un signal radio en provenance de la porte fut reçu :
"Vaisseaux inconnus, ici le Centre spatial du système OPU Onas, veuillez vous identifier et expliquer la raison de la présence d'unités de guerre au sein de la délégation. Répondez sur le même canal."
Après un moment d'hésitation, l'Amiral Idar répondit :
"Ici la flotte de protection de Zetra, nous venons en réponse à une expédition dans notre système il y a de cela 10 de nos années. Notre coordonnée initiale vous est transmise en ce moment".
Au même moment, un vaisseau de combat extrêmement petit fit son apparition au radar s'approchant de la porte.
"Nous confirmons la tentative de contact effectuée avec votre monde, un vaisseau escorteur vient pour emmener votre ambassadeur avec sa garde vers le siège de l'OPU."
L'Amiral Idar fut surpris de constater qu'il était en contact avec d'autres hommes qui, de surcroît semblaient avoir des moyens militaires bien inférieurs tandis que le niveau technologique étant équivalent. Le Chancelier de l'OPU tenta de faire rejoindre les Zetrans à leur organisation sentant bien qu'ils serait utile de les avoir à leur côtés dans les batailles contre d'autres nations stellaires. Les Zetrans refusèrent mais un accord fut signé. En échange d'une aide humanitaire, les Zetrans fournirait leur aide militaire.
La très rapide période d'expansion des Zetrans de ces 10 dernières années avait laissé le monde dans une crise économique sans précédant. Mais, grâce à l'accord signé avec l'OPU le peuple de Zetra ne manquerait plus de rien. Une Guilde du même nom que ce monde fut formé pour traiter des affaires de protection et d'assauts militaires. Dans le même temps, l'OPU offrit aux Zetrans le fonctionnement de la porte et le secret de l'hyper propulsion. Les Zetrans commencèrent alors en quelques années à exploiter de nouveaux systèmes stellaires inoccupés pour leur propre développement.
Empire Amaranth
L'histoire de l'Empire Amaranth remonte à des milliers d'années en arrière, bien avant qu'aucune nation n'émerge des anciens mondes perdus dans l'immensité de l'espace. Les Amaranths ont toujours su qu'il venaient d'un ancien empire extrêmement puissant et réduit à néant par une catastrophe inconnue. Il leur aurait été difficile d'ignorer l'existence de l'ancienne civilisation étant donné le nombre des gigantesque villes de métal parsemant ce monde.
Les Chroniques de l'Abîme relatent la chute de l'ordre ancien. Amaranth était un monde de merveilles, l'un des joyaux de l'empire jusqu'à ce que sans raison apparente, tout s'arrêta de fonctionner. Les industries s'arrêtèrent, les villes furent plongées dans le noir. Toutes les communications, tous les moyens de transports devinrent inopérants. Amaranth était isolée. Chacun s'attendait à voir surgir d'un moment à l'autre les vaisseaux de construction de l'empire pour s'atteler à la remise en état des installations. Mais aucun vaisseau n'arriva. Les jours passèrent puis les semaines, la tension devenait de plus en plus pesante personne n'osait imaginer ce que tous craignaient : l'Empire était mort. Amaranth était un monde de technologie ravitaillé fréquemment par les mondes agricoles alentours, l'isolement signifiait l'approche imminente de la famine pour plusieurs milliards de ses habitants.
Le chaos succéda à l'attente pleine d'espoir d'un signe de l'Empire. Les familles se barricadaient pour échapper aux massacres de ceux qui voulaient réduire par la force le nombre de bouches à nourrir, peu à peu des villes entières furent dépeuplées par la force ou par la famine. Une révolte des citoyens contra ceux qui utilisaient la barbarie pour leur survie.
Alors que seuls quelques millions sur des dizaines de milliards survécurent, que la majorité des villes étaient dévastées par le feu et les explosions, une nouvelle société émergea. Une seule chose était sûr et certaine pour tous : Amaranth était le dernier monde, le nouveau départ de l'humanité. Privés de tout usage de technologie, les survivants furent obligés de cultiver leur terre, abandonnant par la même les cités d'acier. La nouvelle société fût très tôt unifiée mais fut également bâtie sur ce que nos contemporains considèrent comme une abomination : l'esclavage. Les esclaves étaient tout simplement ceux qui refusaient le système, des chasses étaient données dans les ruines anciennes pour capturer les nouveaux bras du jeune Empire Amaranth. Les générations s'enchaînèrent, chacune s'efforçant de transmettre ce qu'elle avait appris de la précédente. Mais des connaissances rendues inapplicables par l'impossibilité de créer tout courant électrique furent oubliées à jamais. Occupés par la survie, les Amaranths perdirent presque tout ce qui pouvait les rattacher à leur ancienne civilisation.
Les siècles passèrent, rendant la population de l'Empire Amaranth de plus de plus importante. Une bonne partie s'était rassemblé dans les anciennes villes, restaurées avec les matériaux à disposition. Le temps s'écoulait paisiblement sur ce monde, les intrigues sur la succession au trône se multipliaient à l'approche de la mort de l'Empereur Pilar'nah XVII. Les meurtres se succédaient parmi les prétendants au trône mais le vieux Pilar'nah avait réservé une ultime surprise. Après plusieurs jours d'agonie, le vieil Empereur convoqua un de ses conseillers les plus fidèles. Après sa mort, alors que l'héritier fratricide et légitime savourait sa victoire se préparant à son avènement, un groupe de gardes entra dans ses appartements pour le jetter au cachots. C'est alors que fût couronné l'homme que Pilar'nah avait choisi : son fils caché Elonor qui avait toujours vécu sans connaître le lien de parenté qu'il avait avec la couronne.
Un heureux hasard voulut que ce même Elonor, alors nommé Elonor Iier, fut le fondateur d'un groupe aux philosophies en totale opposition avec le régime en place. Son premier acte en tant qu'empereur fut d'abolir l'esclavagisme. Le jeune homme voulait construire un monde basé sur l'égalité et la gloire des Hommes. La gronde montait parmi les nobles et bourgeois qui se retrouvaient sans serviteurs et ouvriers exploités, c'est alors que le hasard frappa pour la seconde fois : à peine trois jours après le couronnement, un scientifique demanda une audience exceptionnelle pour exposer une grande découverte. En effet, la découverte était de taille, il avait réussi à mettre en fonctionnement un circuit électrique rudimentaire : la technologie fonctionnait de nouveau !
Beaucoup virent un signe dans le fait que l'esclavagisme et le retour de la technologie furent consécutifs. Leurs erreurs étaient pardonnées, ils étaient à présent sur la bonne voie. L'évolution s'emballa alors, en à peine quelques années, les premières centrales électriques rudimentaires furent construites pour éclairer les villes et villages, les anciennes connaissances consignées soigneusement dans d'antiques ouvrages permirent de faire faire un énorme bond en avant de l'industrie.
Amaranth se développa ainsi pendant plusieurs siècles, personne ne songea à la possibilité de retourner dans l'espace avant que le monde ne soit entièrement restauré. Amaranth devint ce qu'elle est aujourd'hui, une planète couverte de plaines, champs, de vallées et de forets parsemés d'immenses cités argentées se dressant avec élégance à des hauteur vertigineuses par rapport à leur surface au sol. Amaranth fut construite comme une utopie, un monument à la gloire des Hommes qui l'avaient bâtie des milliers d'années avant eux.
De nombreux siècles passèrent encore sur ce monde qui semblait s'être cristallisé dans sa perfection esthétique. Mais un malaise régnait de même qu'une peur. A mesure que l'hypothèse de partir dans l'espace se dessinait, la crainte d'y trouver ce qui avait causé la destruction de l'ancien Empire des légendes refroidissait les plus enthousiastes.
La décision fut cependant prise qu'il fallait aller de l'avant sous peine d'un effondrement de leur culture stagnante. Fait intéressant et très rare, les Amaranths maîtrisaient parfaitement les technologies spatiales depuis des siècles lors de leur premier envoi. La première mission devait faire un tour d'horizon du système et revenir rapporter les données. Amaranth et ses deux lunes étaient entourées de nombreuses structures orbitales figées dans le vide, le temps n'ayant eu aucune prises sur elles en l'absence d'atmosphère. La plus grande partie de ces structures étaient bien connues car visibles au télescope depuis la surface, mais d'autres étaient éparpillées dans le système. Deux retinrent l'attention de tous : un anneau qui devait être la fameuse porte de liaison décrite dans les anciens textes et ce qu'il semblait être un gigantesque vaisseau de plus de 57km de long, aussi volumineux que Andior, la capitale d'Amaranth. Une flotte de vaisseaux équipés pour l'exploration et la réparation fut construite et expédiée vers les différentes structures du système.
L'exploration était difficile moralement et excitante pour les historiens qui, entrant dans les stations découvraient les corps dans un état de conservation surprenant mais imputable à la fermeture hermétique des portes survenues lors de la panne décrite dans Les Chroniques de l'Abîme. Le phénomène n'était donc pas localisé à Amaranth, les structures du système avaient elles aussi été privées de leur énergie... Le phénomène aurait il pu être encore plus étendu ?
Le vaisseau était surprenant... contrairement aux autres structures parfaitement intactes du système, celui-ci semblait avoir subi des avaries et collisions nombreuses. quelques astéroïdes de belle taille furent même retrouvés encastrés dans la coque. L'étude de son carnet de bord révélait quelque chose d'encore plus surprenant : le vaisseau n'était pas dans ce système lors de l'Abîme. La dernière entrée du journal de bord automatique datait jour pour jour avec celle où pour la première fois depuis des milliers d'années sur Amaranth un circuit électrique avait fonctionné. A cette même date, le système s'était remis en route et avait mis le cap sur le système. Le vaisseau avait voyagé des années en hyperespace avant que, pour une raison inconnue le générateur hyperspatial tombe en panne à cause d'une fluctuation inattendue du sous-espace. La fin du voyage s'était faite de façon conventionnelle et avait duré quelques centaines d'années, le vaisseau avait manifestement traversé des champs de débris.
Impossible cependant de trouver une seule donnée lisible précédent l'évènement. La supposition récente que, quelque part dans l'espace puissent vivre les frères des Amaranths frappés cruellement par le même mal il y a des milliers d'année devint une nouvelle raison d'être. Toutes les pensées étaient désormais tournées vers ce ciel qui avait été longtemps la source de mystères et de craintes. Le vaisseau fut remis en état, il disposait de capacités de construction et de combat incroyables. Aucun des vaisseaux construits sur Amaranth ne pouvait rivaliser avec celui-ci, ne serait-ce que parce qu'il n'y avait probablement pas assez de métal dans le sol de toute la planète pour construire un tel géant sans démonter une ville entière. Des notes écrites sur les mondes de l'ancien Empire donnèrent les destinations d'exploration. La flotte fut envoyée par la porte dont le fonctionnement ne fut pas très difficile à découvrir par rapport à la masse d'énergie nécessaire stockée dans un modèle de photopile réalisé selon les anciens schémas.
Les mondes explorés étaient habités de petites peuplades primitives ou pré-spatiales. Ces sociétés furent intégrées et ces mondes, riches en ressources naturelles, furent eux aussi intégrés à l'Empire Amaranth, terraformés, exploités et repeuplés en quelques dizaines d'années. Les colonies étaient des destinations très prisées par les familles aisées comme pour les plus démunies en raison de l'espoir de renouveau et de richesse qu'elles offraient.
Le premier contact avec une civilisation avancée ce produisit quelques années après l'intégration de la 8ième colonie. Il s'agissait d'un monde industrialisé et exploité par un régime féodal stellaire : les Domaines Ducaux. Pour les Amaranths, les Domaines Ducaux exerçaient une tyrannie sur les mondes qu'ils possédaient sans se préoccuper du devoir qu'implique le fait de gouverner : l'attention à apporter à ceux qui sont gouvernés. Après de nombreuses délibérations sur le conduite à tenir face à une telle forme de barbarie, s'il fallait ou non prendre les armes pour défendre les oprimés, la décision fut facilitée par les Grands Ducs. Alors même que les débats secouaient la société Amaranth, les Domaines attaquaient l'une des colonies pour l'asservir.
La guerre dura plus de 50 ans, le grand nombre des mondes sous la coupe des Dommaines rendant plus ardue la tâche des Amaranths qui, bien que mieux équipés, étaient en infériorité numérique. Huit colonies furent libérées par les Amaranths dont celle qui leur avait été prises lorsque l'armistice fut signé.
Cercle Leanth
Lors de la fondation de la première colonie de l'Empire Amaranth, une jeune étudiante en géologie, Elliane, fit une découverte inattendue dans une des galeries qui couraient sous la surface de ce nouveau monde baptisé Inah. Dans une immense caverne située à plusieurs centaines de mètres sous le sol se dressait une porte finement ouvragée d'une cinquantaine de mètres de haut. Les symboles gravés à sa surface lui étaient familiers, le vaisseau-ville à bord du quel ses compagnons de l'école supérieure de planétologie et elle même étaient venus était rempli d'inscriptions de ce style : celui des Lanthaniens. L'existence et l'emplacement de cette porte scellée resta le secret de quelques privilégiés de l'entourage d'Elliane. Après de longs mois d'étude avec ses compagnons la traduction aboutit enfin, en larges lettres on pouvait lire : "Celui qui cherche l'Ultime marche vers les portes d'Elendis", plus bas était un texte au sens relativement abscons sur les fameuses portes d'Elendis et sur l'Ultime.
De maladresses en confidences, le nombre de ceux qui étaient au courant grandissait. De jeunes gens pour la plupart venus sur ce monde pour terminer leurs études et réaliser leurs rêves. Les spéculations fusaient sur ce que pouvaient bien être les portes d'Elendis et l'Ultime. Certains pensaient même à un passage vers une monde spirituel, une élévation de l'âme. Mais les portes restaient closes. L'équipement obtenu de façon relativement frauduleuse s'accumulait dans la caverne, des sondeurs soniques, dévoreuses de roches et appliques de cerceaux de maintien. Les sondes révélaient une cavité d'une taille spectaculaire derrière les portes : une caverne longue de 5km sur 3km.
Personne ne sait plus comment la porte fut ouverte, les Leanths restent toujours très discrets sur les secrets du chemin d'Elendis. Toujours est il que les portes s'ouvraient sur une ville souterraine de pierre et d'acier qui enflammait l'imagination d'Elliane désormais considérée comme une sorte de prophète (on lui attribue dans de nombreuses histoires l'ouverture de la porte, ce qui pourrait expliquer son nouveau statut). Mais la ville n'était pas Elendis, cependant le mystère de l'Ultime restait entier, aucun texte n'en parlait expliquant qu'aucun mot ne pouvait et ne devait le décrire. l'Ultime était un secret terrible et merveilleux qui avait été protégé des milliers d'années par une poigné d'individus cachés dans l'ancien Empire. Elliane avait exhumé ce qui était certainement le plus grand secret que pouvait cacher les Lanthaniens.
Ils étaient maintenant plus d'une dizaine de milliers à suivre les travaux d'Elliane et de ceux qui l'aidaient. Elle était devenu depuis une experte du langage Lanthanien et de sa culture. l'ancienne ville cachée, bien que fantastique ne recelait plus rien qui ne fut découvert après que la chambre du conseil des Sages fut ouverte révélant l'une des étapes pour rejoindre les portes d'Elendis : une petite planète dans un lointain système. L'existence de cette cité n'était plus réellement un secret dans la mesure où toutes les rumeurs sur ce monde en parlaient. Les autorités Amaranths ne tardèrent pas à s'intéresser au sujet. Mais la délégation envoyée conclut qu'il ne s'agissait que d'une bande de jeunes idéalistes en quête de mystique, il était inutile d'intervenir mais la situation devait être surveillée.
Elliane fit la demande officielle qu'une mission spatiale soit dédiée à la recherche des traces d'Elendis : demande bien sûr refusée. A cette époque, le transport spatial Amaranth était entièrement tenu par les autorités, il n'existait pas vraiment d'alternative. Frustrés par ces espoirs de découvrir les secrets de l'univers que recelaient Elendis qui était selon l'imagination de chacun un système, un monde, une cité ou un temple, beaucoup de gens commencèrent des actes de désobéissance civile.
Elliane fut arrêtée pour tentative de renversement du gouvernement local, mais cette action entraîna de très vives réactions dans toute la population qui suivait depuis des années les histoires d'Elliane par l'intermédiaire des rumeurs. Cela combiné au sens de la diplomatie d'Elliane mena à un compromis : Amaranth attribuerait un vaisseau destiné à la casse à l'expédition, seraient libre de partir qui le voudraient.
Le vaisseau était effectivement en fin de carrière, deux des seize ponts étaient condamnés et exposés au vide spatial, le réacteur de fusion ne pouvait tourner que 15 minute toutes les demi-heures ce qui forçait à utiliser un système d'accumulateurs relativement peu rassurant pour avoir de l'énergie en continu. Ainsi, 736 personnes embarquèrent sur l'"Espoir d'Elendis" et mirent le cap, menés par Elliane, vers une planète proche du bord de la galaxie.
Après six longs mois de voyages et de pannes à répétition, la planète de destination fut enfin en vue. La planète était une jungle dense qui cachait d'anciennes villes en ruines. Bien que rien ne fut visible en surface, les détecteurs repérèrent une source d'énergie conséquente sous la surface. Le vaisseau ne pouvant supporter une entrée en atmosphère, des navettes furent utilisées pour amener sur place les hommes et l'équipement pour monter un camp d'exploration. L'entrée du sous terrain fut rapidement trouvée. Là encore les l'histoire est criblée de trous, toujours est il que dans une cité similaire sous le sol de ce monde, un dispositif fut activé. Il semblait que l'appareil était en réalité une sorte d'émetteur longue distance. Le message était cependant crypté et personne ne parvenait ni à traduire si à éteindre le dispositif. Après quatre mois passés sur ce monde, l'approche d'un vaisseau en hyperespace fut détectée. Quelques jours plus tard, un vaisseau arriva effectivement au même moment que le signal s'arrêtait. La taille laissait supposer que le vaisseau capital Amaranth venait de se mettre en orbite : Amenari. Aucun contact radio... le silence...
L'Espoir d'Elendis fut envoyé à sa rencontre pour voir de quoi il retournait. Ce n'était pas l' Amenari mais un vaisseau de conception sensiblement similaire, légèrement plus petit et aussi vide que pouvait l'être un vaisseau fantôme.
Quelques années plus tard, alors que le transport Amaranth s'était ouvert au public, d'autres vaisseaux rejoignirent ceux qui se faisaient alors appelés les Leanths su nom de la première planète explorée. D'autres monde habités rencontrés sur le chemin d'Elendis à travers la galaxie furent intégrés à cette quête. Les Leanths devinrent sans s'en rendre compte une nation stellaire de 4 mondes. Elliane menant l'Avenor (le vaisseau Lanthanien découvert sur Leanth) parcourait la galaxie à la recherche des indices sur les portes d'Elendis, sa quête semblait ne jamais vouloir se terminer.
Bien des années se sont écoulées depuis, Elliane s'en est allée sans avoir découvert l'Ultime, la jeune nation Leanth se renforçait de jour en jour pour poursuivre la quête. Alors que l'Empire Amaranth était en pleine guerre avec les Domaines Ducaux, de nombreux Amaranths décidèrent de fuir et de rejoindre les Léanths dans leur quête d'un idéal mystique. Les relations entre les deux nations devinrent très tendues bien qu'officiellement chacun est libre d'aller et de venir en Amaranth.
Aujourd'hui de nombreux secrets sur Elendis et l'accession à l'Ultime ont été découverts mais restent jalousement protégés par les Leanths. Plusieurs cercles philosophiques ont été formés afin de se préparer à être digne de franchir les portes d'Elendis dont il est dit que seul les plus sages et les plus humbles pourront les franchir.
Melrehns
Les Melrehns sont un peuple mal compris des autres de cet univers. Ceux capable de saisir la subtilité de leur culture sont bien rares. De nombreux archivistes, historiens et anthropologues les ont étudié en passant complètement à côté de ce qui fait leur spécificité.
Pour bien les comprendre le peuple mort comme nombre de gens les nomment, il faut revenir sur l'histoire singulière de leur émergence. Peu de gens considèreraient comme habitable la planète d'origine des Melrehns, ce monde à l'atmosphère froide et stagnante, constitué exclusivement d'une roche noire nue et d'océans d'un gris sombre dépourvus de courants. Il est très probable que se monde fut une colonie minière avant la chute des Lanthaniens. Les ouvriers qui l'exploitaient s'y sont retrouvés piégés de manière définitive et sans le moindre ravitaillement.
La vie sur ce monde est des plus difficiles, obligés de se nourrir exclusivement d'une pâte à base d'algues blanches, forcés de s'éclairer en brûlant du pétrole issu de la décomposition millénaire de ces mêmes organismes, la vie précaire et simple, la rudesse des éléments et l'absence totale de biodiversité prédestinaient n'importe quel groupe social à l'extinction rapide. C'est très probablement ce qui s'est produit sur de nombres anciennes colonies minières.
Mais les habitants du monde, qu'ils ont nommé Tenebris en raison de sa teinte naturelle, ont su faire preuve d'une discipline, d'une rudesse et d'une intelligence extraordinaires. Les ressources naturelles rares en diversité et en quantité, une sélection naturelle s'est faite. Alors que la majorité des civilisations font le choix de préserver le fort au détriment du faible, cette société a décidé que l'intellect devait dominer, car seul l'homme doué d'intelligence particulière pouvait élever le groupe vers une existence meilleur.
Les siècles s'écoulèrent dans la souffrance alors que cette existence précaire et cruelle changeait le coeur et le corps des Melrehns. Leur teint devint de plus en plus pale au point que leurs veines bleues paraissaient sous leur peau grise, leurs yeux s'habituant à des nuances ternes devinrent rouges et ternes reflétant une intelligence froide et implacable. Bien sûr, fait commun à tous les mondes durant cette période, la mystérieuse impossibilité de générer un courant électrique compromettait grandement la possibilité d'évolution. Cela aurait également stoppé un hypothétique peuple qui serait arrivé à survivre, mais pas les Melrehns. Le mouvement de leur industrie était entièrement généré par la combustion d'hydrocarbures issus de la dégradation lente d'anciennes algues enfouies lors des mouvement de terrain des millénaires précédents. Leur éclairage, était basé sur le gaz et ces mêmes hydrocarbures. Des métaux furent extraits, des villes de roche et de métal furent bâties dans un style d'une finesse et d'une élégance qu'on n'attend pas d'hommes vivant dans un tel enfer.
La finesse et l'élégance est ce qui caractérise les Melrehns, là encore ils sont surprenants. N'oublions pas que cette civilisation, s'est élevée par caste de celui qui exécute à celui qui pense. Une culture de l'esprit est née dans l'endroit le plus improbable qui soit, devinettes et puzzles complexes sont les passe temps des soirées aussi sombres que les journées. Peu des membres d'autres civilisations peuvent se vanter de comprendre tout ce que veut exprimer un Melrehns lorsqu'il parle. Il y a bien souvent deux messages, l'un explicite, l'autre qui demande une réflexion longue et intense pour quiconque n'y est pas accoutumé.
Ainsi en cet âge où la technologie était absente partout dans l'univers, les Melrehns avaient une industrie puissante basée entièrement sur la mécanique et la combustion. Le ciel de leur monde devint d'ailleurs aussi sombre que son sol grâce à sept cents ans de combustion d'hydrocarbures. Fort heureusement leur planète était dépourvu d'écosystème en dehors des algues qui profitèrent de la monté de chaleur autant que les hommes.
Puis l'âge de l'électricité revint. Personne ne se souvient de celui qui s'était rendu compte que le processus était de nouveau fonctionnel, en effet cette découverte fut massivement rejetée à ses débuts. Cette culture a des valeurs symboliques opposées à celles qui sont les plus communes, l'exemple le plus flagrant est celui de l'ombre et de la lumière : pour le Melrehn, l'ombre est symbole de grandeur et de dépassement de soi, d'une souffrance sans quoi il n'est pas possible de prendre conscience de soi alors que la lumière représente la faiblesse, la lâcheté et la recherche de la facilité.
Mais les avantages nombreux offerts par cette découverte offrit un compromis. Le mode de vie ne devrait pas en être amélioré dans le même temps les nouvelles possibilités seront utilisées pour pousser plus loin connaissances, compréhension des forces naturelles, maîtrise des éléments et agrandissement de l'industrie.
D'autres siècles passèrent, les forces atomiques furent déchaînées sur Tenebris dans un but singulier : renverser une plaque de terrain pour enfouir et élever à haute pression des plans d'algues dans le but de créer artificiellement de nouveaux gisements. La processus a été répété un nombre de fois assez important. Les mouvements des plaques étaient figés depuis des millions d'années quand le coeur de la planète avait cessé de battre, cela forçant les Melrehns à donner un coup de pouce à la nature. Mais ils allèrent trop loin et de vastes crevasses de laves fissurèrent le monde sur presque toute ça surface. La géothermie devint alors la nouvelle source primaire. De nouvelles villes furent bâties sur les flancs des immenses canyons de lave bouillante.
le monde autre fois si obscure était veiné d'un rouge d'une luminosité incroyable éclairant les villes de leur lumière fantomatique par le dessous, ce qui perturbe au premier abord tout visiteur sur ce monde. L'ère spatiale arriva peu de temps après par la nécessité de trouver plus de ressources et d'étendre la surface habitable. La construction de vaisseaux spatiaux fut une formalité pour les esprits subtiles des Melrehns, le système fut rapidement exploité pour ses ressources. Les mondes colonisés vinrent plus tard lors de l'exploration des étoiles sombres, les Melrehns recherchant des planètes à faible luminosité. Les caractéristiques recherchées étant peu compatibles avec celles d'autres formes de vie intelligente, ils se développèrent sans rencontrer une seule autre civilisation pouvant rivaliser avec eux. Certaines nations émergeantes furent rencontrées et considérées comme d'une culture de la médiocrité indigne de tout intérêt intellectuel et spirituel.
La première civilisation qui fut digne de leur curiosité fut celle de l'Empire Amaranth. La rencontre se fit alors que l'Empire entrait sans sa première phase de colonisation. Les Melrehns avaient pris possession de la planète Mohr depuis quelques décennies quand les colonisateurs Amaranths arrivèrent dans le système convoitant une planète voisine et plus dans leur goûts. Les Amaranths proposèrent aux Melrehns de les intégrer, ce qu'ils refusèrent constatant les incompatibilités culturelles de leurs peuples respectifs. Les Amaranths proposèrent alors une alliance. Curieux d'observer et de participer à la construction de cet univers qui leur avait paru si sombre et commençait à s'animer, ils acceptèrent. Amèrement la coopération se révéla être une forme d'exploitation. Les "alliés" Amaranths envoyant des officiers vérifier l'état des mines de Mohr pour constater l'état de l'exploitation alors que les convois de ravitaillement n'arrivaient pas. Lorsque les Melrehns envoyèrent leurs ambassadeurs pour manifester leur mécontentement, les Amaranths tentèrent un coup d'état sur Mohr.
Provoquer un Melrehn est une chose à ne surtout jamais faire. D'une apparence plutôt chétive, d'une tranquillité rare et d'une finesse qui n'est plus à prouver, les Melrehns ne semblent pas être des adversaires redoutable. C'est sans compter leur intelligence qui n'est limitée ni par des considération de morale ou d'éthique ni par les moyens qu'elle se donne pour entrer en application. La réponse fut fulgurante : dux astéroïdes de la ceinture la plus proche furent propulsés par rayon gravitationnel sur Mohr occupée par les Amaranths et sur leur jeune colonie.
Bien que cette réponse puisse sembler pour un observateur d'une autre culture comme étant excessive, pour un Melrehn, il s'agit d'une action calculée, d'un risque maîtrisé et nécessaire, d'une perte acceptable pour un plus grand bien. La preuve en est : Les Amaranths n'ont pas souhaités donner suite et l'affaire fut étouffée et camouflée en accident par les autorités.
Fédération Thelios
La planète Thelios était entrée dans l'âge de l'industrie depuis peu, les villes de pierres commençaient peu à peu à se voir couvrir d'allées couvertes et de dômes de verre, des lignes de trains à vapeur venaient d'être construites pour se déplacer entre les grandes villes et même à l'intérieures de celles-ci. L'art était en plein renouveau après un classicisme plein d'arrêtes et de lignes droites, le travail de l'acier s'orientait vers des formes plus extravagantes rappelant quelque étrange plante luxuriante alors que le verre se teintait de milles couleurs vives. C'est dans cette renaissance moderne d'architecture, de littérature et de musique qui prenait place au cours de ces temps de croissance et de paix florissantes laissant supposer une stabilité durable que l'incroyable survint.
Par une belle nuit d'été au ciel dégagé, de terribles grondement retentirent dans le ciel alors que des étoiles filantes d'une taille qui laissait supposer la fin du monde descendaient dans l'atmosphère. Mais au lieu de s'écraser et de réduire ce monde en cendre, les boules de feu ralentirent pour se poser à quelques kilomètres de la capitale. Un bataillon de soldats ainsi qu'une équipe de scientifique fut dépêchée sur place dans l'heure. Rien n'avait pu les préparer à cette rencontre. ce qu'ils avaient pris pour d'étranges météores étaient des vaisseaux de métal encore fumant. De nombreuses personnes aux abords de ces vaisseaux s'affairant à les décharger, semblant humains les Thelios s'approchèrent pour entamer le contact.
La rencontre en elle même n'a que peu d'intéret, ce qu'il en est ressorti c'est que le dirigeant des vaisseaux, le Duc Detronian réclama ce monde comme une de ses possessions. L'homme n'en était pas à sa première conquête, et bien qu'il soit un militaire accompli, il était de ceux qui préféraient l'éviter tant qu'elle n'était pas nécessaire. Aussi promit il au peuple Thelios de conserver leur système de gouvernement et leur fonctionnement interne sans interférer tout que le monde lui fournirait les ressources industrielles demandées. Dans le même temps, le Duc Detronian s'engagea à faire partager tout le savoir de son Domaine pour que Thelios puisse se mettre à niveau et lui être profitable. La perspective d'un gain technologique conséquent et celle de ne pas se retrouver face à un ennemi mille fois plus avancé et puissants qu'eux facilité grandement la prise de décision. Trois jours après l'arrivée du Duc, l'Empereur Miron déclara officiellement son allégeance envers le Duc.
Comme promis, le Duc envoya des scientifiques et vaisseaux de construction pour élever le monde "primitif" de Thelios au rang de nation spatiale. Pendant ces années de transition, Thelios ne fournissait que quelques métaux de base, n'étant pas capable de produire les technologies plus avancées nécessaires au Domaine. Bien sûr tout le monde n'était pas satisfait de cette situation et, bien que l'échange soit plus que retable pour les Thelios, les idéologies nationalistes grondaient ne supportant pas de se retrouver ainsi dominés par une nation étrangère. Le Duc, qui semblait habitué à ce genre de phénomène, dépêcha des groupes d'intervention avant même qu'une seule piste d'une quelconque révolte ne donne un signe de formation. Les groupes clandestins de révolutionnaires furent éliminés avant même d'oser imaginer à entreprendre la moindre action. Le message ainsi envoyé était clair : Thelios restait libre, libre de se plier aux exigences du Domaine.
En deux cent ans, Thelios était pleinement entrée dans l'ère spatiale et fournissait des vaisseaux fraîchement sortis des chantiers au nouveau Duc du Domaine. Thelios disposait cependant de ces propres vaisseaux pour l'exploration et la construction. L'actuel gouverneur de la planète, Dan Varden, curieux des mystères de l'histoire de l'ancienne civilisation envoya des explorateurs partout dans le système pour quadriller tout le terrain à la recherche de secrets et d'artefacts anciens.
L'expédition apporta des résultats plus vite que prévu : Sur la lune même de Thelios, une base souterraine fut découverte. Cette base avait les proportions d'une grande ville et semblait être en réalité une seule machine. Dan Varden s'abstint de faire part de sa découverte que Duc, bien décidé à profiter seul de la découverte, peut être même permettre à son monde de gagner son indépendance. L'existence de la base resta secrète pendant les neuf années de sa restauration, n'étaient alors dépêchées sur place que les plus fidèles membres du corps scientifique de Thelios. C'est au terme de ces neuf ans que l'utilité de la machine fut déterminée alors même que sa restauration touchait à sa fin : un accélérateur temporel. L'appareil devait créer une bulle d'espace où les constantes universelles seraient modifiées de sorte à obtenir un écoulement du temps plus important.
Dan Varden n'hésita pas longtemps avant de décider d'enclencher la machine. Le facteur d'accélération était impossible à déterminer à l'avance car bien que les schemas furent suivis à la lettre pour réparer la machine, son principe de fonctionnement restait un mystère. Lors de l'acitvation, une tour de métal brillante comme une aiguille d'argent s'éleva de sous la surface de la lune puis la sphère qui trônait à son sommet s'éleva de quelques mètres au dessus de haut de la tour. Un flash lumineux traversa la moitié du système, la sphère d'accélération s'était déployée. Elle englobait Thelios, sa lune, quatre autres planètes et leurs huit lunes ainsi que l'étoile centrale.
La porte du système devint inopérante, étant déphasée avec le reste du réseau. La bulle était donc coupée de l'univers, fort heureusement Thelios était parfaitement autonome. Les années passèrent, pendant les quelles, les autres planètes n'ayant pas le même cycle de révolution autour de l'étoile sortirent les unes après les autres de la bulle pour ne plus y retourner. Les distorsions lumineuses empêchaient d'observer au delà de la barrière qui se dressait comme un écran noir autour de cet univers réduit.
Les siècles passèrent, laissant aux Thelios le loisir d'étudier la technologie des Lanthaniens et d'explorer plus avant leur propre monde à la recherche de leurs traces. L'avancée scientifique n'avait jamais été aussi fulgurante, mais à mesure que les générations passaient, tous se demandaient ce qu'il advenait du monde extérieur, combien de temps s'y était écoulé. 522 années après la mise en service et 521 après la disparition de la première planète de la bulle, celle ci réapparu en y entrant par l'autre côté, elle venait de terminer son tour dans le référentiel normal. La planète était brisée, elle avait été broyée par le décalage temporel lors de la traversée de la barrière. La gravité faisant son effet, elle s'est contractée pour se reformer assez rapidement. Le temps que cette planète avait disparu, le temps normal qu'elle mettait pour effectuer une rotation et la disposition géométrique de la bulle dans le système rendirent possible le calcul du coefficient d'accélération. L'accélération avait un coefficient de plus de 730. cela signifiait qu'il s'était écoulé moins d'une année à l'extérieur.
De nombreux siècles s'écoulèrent, laissant le temps aux Thelios de se développer, d'apprendre et de gagner en sagesse. Mais au milieu de la 1406ième année de l'accélération, une fluctuation dans le dispositif temporel causa une réduction du diamètre de la bulle. La barrière se rapprochait de l'étoile. Chacun savait ce qu'il était advenu des planètes qui avait traversé la barrière et qui s'étaient retrouvées broyées par le décalage avant de se reconstituer sous leur propre poids. Mais que ce passerait il si c'est l'étoile qui subissait le phénomène ? Lorsque la barrière serait à l'intérieur de l'étoile, la partie extérieure à la bulle, sous son énorme pression et en l'absence de l'importante masse se trouvant de l'autre côté et que ne transmettrait plus son champ de gravité, exploserait et se répandrait dans le système. L'étoile s'étalerait alors en une gigantesque traînée derrière le passage de la barrière.
Il fut alors décidé qu'il fallait stopper la machine. Or il n'existait aucun moyen de l'éteindre autrement qu'en la détruisant. C'est donc ce qui fut fait, mettant ainsi fin à la rupture temporelle. La porte redevint active, les étoiles brillaient à nouveau dans le ciel. Deux années seulement s'étaient écoulées dans l'univers. A peine quelques mois après la fin de l'accélération, la porte s'ouvrit pour laisser passer une flotte du Duc qui revenait réclamer ce monde après deux ans d'absence qui ne pouvait que l'avoir affaibli.
Thelios refusa de se soumettre et le combat fut engagé. La flotte supérieure en nombre du Duc fut balayée par les nouvelles armes des Thelios, celui-ci dû alors s'échapper pour préparer sa seconde attaque. L'avancée de Thelios dépassait son entendement, aussi paya t-il les Zetrans pour s'occuper de cette planète rebelle. Là encore, les Zetrans furent repoussés, battus par des Thelios bien préparés et par leur propre confiance en leur victoire rapide. Thelios gagna donc officiellement son indépendance.
Le confinement millénaire des Thelios les poussa à étendre leurs frontières. Dotés de moyens techniques hors du commun, ils partirent explorer et coloniser de nombreux mondes en intégrant les civilisations qui souhaitaient se joindre à eux dans leur quête de connaissance et de compréhension du fonctionnement de l'Univers.